La fille à l'envers Je l'ai sauvée (Sur mon disque) Elle est à l'envers Des mèches de cheveux noirs Dans une lumière orange Son regard en question Sous l'accent du sourcil Ensuite Des lignes et de légères cernes Qui la dessinent si bien à l'envers La lèvre inférieure est tendre C'est presqu'un sourire Puis il y a des ombres Son corps en perspective En fuite Les seins la peau le grain et tout le reste Sont des mots à la bouche Et des envies de partir avec elle Dans l'orange. (partir à l'envers, évidemment)
. La porte sans porte Première porte Les murs ont des silences Auxquels personne ne pense Ils s’assourdissent sous ton passage Et tu ne lis plus que les messages De cet ailleurs dont ils te parlent D’un vieux pays mort sous les balles Deuxième porte Ma maison c’est la tienne Même fille de tendre hyène Tu vois aussi toute ma prudence A vivre ce beau pays de France
Troisième porte Et si mon nom débaptisé En mouton de panurge ressuscité Pouvait sourire de l’éclat bleuté Alors je le ferais sans reculer
Quatrième porte Je n’aime pas la trilogie Juste l’agneau dans la bergerie Qui bêle sous l’appel de la patrie Tu sais celle qui est ta mère pour la vie
Cinquième porte Je me bats comme je peux Perdue entre tous ces dieux D’une main tendue à celle qui m’arrête J’ai le gosier sec de l’arête Celle qui m’étrangle à la frontière De devenir la sœur de tous mes frères
Sixième porte C’étaient au départ quelques photos Et voilà que j’entends déjà le pas des mots Qui tracent les chemins de ma mémoire Avec comme une immense gerbe noire A vomir durant des heures les images De l’horreur toujours d’un nouvel âge
Septième porte Mais tant qu’il y aura des grues au ciel Des abeilles pour fabriquer le miel De la rosée aux feuilles d’automne Des enfants qui crient et qui s’étonnent De la sueur à partager des combats à mener Des mains unies éprises d’une même volonté Je crois que la porte sans porte Ne sera pas prête de se refermer