25 mars 2010

Surtout quand il pleuvra.

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Interprétation disco d'un texte de Catharsis.






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22 mars 2010

18 mars 2010

Comptine

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Et je rassemblerai toutes les expériences du sablier, pendant que tu encercleras ma taille, un bruit souple où la sagesse se file pour faire des jambes nues. Comme si addition et soustraction tendaient vers le même résultat: un reste, sans règle, un recul , un hors jeu, un intervalle de terre et d'eau pour façonner la flamme. Je cherche dans le saut la connivence que ne me donnent pas les mots. A l'impensable, nul n'est tenu.

Et je retrousserai ma jupe pour un faulting feet maladroit, le déséquilibre pour avancer, à cloche pied pour se rendre. Puisqu'il paraît que. Pousser le galet du pied, dans une silencieuse marelle, les yeux baissés, pour atteindre le ciel. J'aime les contradictions, j'en avale toutes les encres, j'en bois l'ombre comme la cigüe. Jamais, je n'en appelle à la patience, la patience ne s'appelle pas. Apprendre jour après jour à filtrer le noir au tamis pour se hisser vers la lumière, je sais pas faire. J'ai jamais su. Je crois que la lumière s'en fout.

Peu importe de conjuguer les vivre, de conquérir de haute lutte, de briser le silence. Je suis là où tu ne m'entends pas. La vérité est dans le calcaire de l'aube, dans le frémissement du tilleul, dans la transparence de la veine bleue sur ta tempe. Comme tu voudras. Je veux dire que c'est une phrase, et que les phrases, ça n'existe pas. Tu peux tourner les talons, te contredire à chaque pas, rebrousser chemin. Quelle importance ? Cerner toutes tes erreurs, c'est encore tourner en rond. Il y a des histoires d'amour qui ont quelque chose du cancer: une fois commencées, rien ne peut les arrêter. Voilà.
Et je retournerai ma veste, sans aucun état d'âme. Parce que les doublures, ça tient chaud.

Comme toi.
Ab6






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11 mars 2010

"le coeur gros"

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"Voilà. Je sais pas , toi, mais moi, j'ai jamais mieux compris l'expression "le coeur gros". Une tonne sur la poitrine. La respiration saccadée, ça me fait. Je fais grande sportive entraînée, ou asthmatique. Je pense à la dictature du chagrin. A l'effet que ça m'avait fait, et ça n'a rien à voir. Je pense au chagrin, c'est pour ça. Le chagrin, ce mot pour les gosses. Avec du sirop de fraise , et des boudoirs dedans. Un truc en peau qui s'amenuise si tu frottes le cuir chevelu. J'ai pas d'autre mot sous le coude. Trop nerveuse pour être dépressive, trop lucide pour être affligée. Pas d'autre mot que chagrin. C'est parce que, qu'est-ce que tu veux que je te dise, j'aimerais un chocolat chaud, une montagne de gâteaux , même si je gerbe à la seule vue du sucre, je veux ça et tout ce qui va autour. (Une couverture en pilou ? des conseils capillaires ?une tape sur la main ? un genre de mère, je suppose.) Un truc qui te file des caries, petite fille un peu gâtée, très consolée, la peau satinée en brugnon frais comme la joue des gosses qu'on a beaucoup aimés. Bon, on ne fait pas un tailleur chanel avec un vieux jean rapiécé. Je sais que faire avec, c'est apprendre à vivre sans. Je me le colle dans les gencives. Et je ne cherche aucune épaule. Je suis ce genre de costaud. Et il y a toujours un oligo- élément dans l'étron, un rayon positif dans la chimiothérapie, une lumière d'ambre au fond du mauvais whisky : j'ai des super dents, par exemple."


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