7 avr. 2010

Les soucis de traverses


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Nous arrivions. La maison était là et le tilleul derrière le jardin me tendait déjà toutes ses feuilles de l’été qui venait à venir. Pourtant nous n’étions qu’en avril, ma mère venait de mourir et tous les paysages étaient si tristes de cette envie de partir. Mais de voir la maison et d’être là avec Joseph qui me ramenait, c’étaient mes larmes sur la vitre qui se battaient contre la pluie. J’étais presque heureuse parce que je rentrais chez moi.
Je pensais à tous ces soucis de traverses et de qui pourrait encore les reconnaître, je pensais à ça, je m’efforçais de penser à ça parce que j’avais trop envie de pleurer ma mère, et tous, et tout m’aidait sans vraiment me consoler.
Ce ne fut que quelques années plus tard, quand Xavière, qui pilotait un audit sur les attaques de traverses dévorées par les esprits, vint nous rendre visite dans notre petite gare, que je compris que je pouvais redevenir amoureuse des trains, même sans arbre, même sans gare, et même sans rail.




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4 commentaire(s):

véronique a dit…

un petit mot laissé chez Flo g, alors curieuse je clique sur votre lien et découvre de bien belles choses.
différentes de tout ce que je peux voir ici et là
bravo pour votre regard

Asl& a dit…

hou lala !!! et bien moi je passe au travers de tes regards pour élucider le mystère de la lumière
je souris et ...Merci

abs a dit…

(pouce en l'air)

phasme a dit…

(ceux qui vont mourir te saluent).

MerciS